mardi 11 septembre 2007

Courrier adressé à Mr Sarkozy

Monsieur le Président,

La semaine dernière, nous vous faisions part de nos inquiétudes devant la situation préoccupante ou se trouve la compagnie aérienne internationale Air Tahiti Nui, situation dont nous avions pris conscience lors la médiatisation de «l’affaire ATN», le soi-disant démantèlement d’un réseau de trafiquant chez les Personnels Navigants Commerciaux.

Depuis, les fameux PNC ont été entendus par un juge d’instruction et mis en examen. Malgré les doutes suscités par une enquête de gendarmerie visiblement « à charge » et aux ordres de la compagnie aérienne, nous avions décidé de faire confiance à la Justice et de la laisser suivre son cours.

Mais nous vivons dans un microcosme, et les rumeurs se font insistantes. Nous ne pouvons, bien entendu ni les infirmer ni les confirmer. Mais de tous cotés, nous entendons la même histoire : La fille d’un de nos anciens présidents, un de ses amis, ancien ministre, et trois PNC auraient été arrêtés en possession de substances illégales aux Etats-unis en juillet dernier, sans doute lors d’une soirée privée. Un coup de téléphone insistant de « France » aurait conduit l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, à négocier en urgence avec les Autorités américaines un silence total et toutes traces de cet « incident » auraient été effacées. Un autre coup de fil aurait amené le directeur de la représentation du Tahiti Tourisme à Los Angeles, ami de longue date de la Polynésie, à payer, sur le compte « de secours » du Tahiti Tourisme, la caution demandée pour que ces « personnalités » sortent immédiatement de prison.

Cette rumeur, nous n’avons aucun moyen de la vérifier. Mais nous la rapprochons des bruits persistants sur un gros réseau de drogues dures au sein de notre jet-set locale. Des associations polynésiennes de lutte contre la drogue nous ont même suggéré que l’affaire ATN n’était qu’une manière pour certains personnages hauts placés de créer un écran de fumée pour détourner l’attention d’autres trafics plus importants.

Dans la situation politique troublée que nous traversons, ce genre de rumeur est pour le moins dommageable pour l’image de la France et du gouvernement central. Depuis les présidentielles, un espoir était né. Nous pensions qu’avec ce changement, c’en était fini de cette période noire où la Justice et la Police étaient aux ordres du pouvoir local en Polynésie.

Nous connaissons votre attachement aux valeurs de la République et votre volonté que les services qui La représentent soient au-dessus de tout soupçon. Nous espérons que cette volonté s’applique aussi à la Polynésie française.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre profond respect.

Le Comité de Soutien aux PNC
Tel : 689 74 10 72
Adresse mail : comitesoutien.pnc@gmail.com

2 commentaires:

VAITEANUI a dit…

Je soutiens votre action à 100%. FAAITOITO!

Anonyme a dit…

Bonjour à tous,

Je tiens à vous faire part de ma profonde tristesse de voir certains de mes camarades impliqués dans cette sombre histoire de drogue. L'affaire crée à tous beaucoup de torts, tant sur le plan familial que professionnel.

Aujourd'hui, il n'est pas de mon ressort de déterminer le degré d'implication de chacun. C'est pourquoi, malgré ma position de Représentant Syndical CSIP ATN, je n'ai pas répondu positivement aux menaces de grèves de l'intersyndicale SPNC-UNSA et Te Rima Api.

Néanmoins, je compatis à la douleur de toutes les familles directement touchées. Je suis également convaincu que le scandale aurait pu être évité car toutes les instances qui nous dirigent (économiques et politiques) avaient été alertées lors de l'affaire CHIN FOO (2004). Mes appels répétés à la prudence et à la réaction dans les différentes instances représentatives du personnel de la compagnie ont été vains. Il faut croire que le crime profitait bien, sinon quel était l'intérêt de ne rien faire? Je vous pose la question.

Cette année, deux enfants de 11 et 12 ans ont été surpris en train de dealer dans leur collège, à Tahiti. Quelle avenir peut on leur réserver ? A qui cela profite t-il ? Les même ? Les enfants de vos enfants sont t-ils les prochains ?

Alors permettez moi de vous laisser méditer sur cette citation d'Allen Carr : "Dans la Mafia, on risque sa vie lorsque l'on brise la loi du silence. Dans l'aviation, c'est l'opposer, on risque sa vie, celle de ses camrades et de ses passagers lorsque l'on ne parle pas".

Merci, bon courage !

ERIC BAUER